Retour d'expérience de Romain sur son expédition en stand up paddle (SUP) sur le lac Baïkal - Focus sur son alimentation confectionnée "maison"

Cet été, je suis parti avec mon ami et néanmoins collègue Marc faire une petite expédition en Stand Up Paddle (SUP) sur le lac Baïkal, en Russie.

Notre double objectif était de :

  • Couvrir les 170km qui séparent la ville de Bouldouyeka et celle de Listvianka
  • Limiter notre impact environnemental, ainsi que l’utilisation de plastique en préparant nos plats nous-mêmes.

Pour éviter d’acheter des sachets de repas lyophilisés que je trouve, à titre personnel, ni bons, ni bon marché, nous avons décidé de faire nos propres repas déshydratés. Nous avons acheté l’équivalent de 12 kg de légumes à The Barn, notre supermarché bio le plus proche (à Bruxelles). Ce magasin ne vend que des produits en vrac et en circuit court.

Méthodologie de déshydratation

Pour commencer, il faut tout couper et éplucher, c’est évident mais la raison pour laquelle je le précise est qu’il y a une bonne taille à trouver. Trop gros, les morceaux mettront beaucoup de temps à être desséchés. Trop petits, ils seront difficiles à manipuler et risquent de se transformer en poudre. A noter que les morceaux de légumes perdent plus de 80% de leur volume lorsqu’ils sont desséchés.

Puis à l’aide d’un déshydrateur alimentaire à plusieurs étages tous les légumes ont été placés à tour de rôle dans les plateaux pendant 18-24h. Les différents étages ont été intervertis régulièrement afin d’avoir une bonne homogénéité de la déshydratation puisque le plateau situé le plus en bas déshydrate plus vite que celui tout en haut. Le système est assez simple : une petite soufflerie d’air tiède démarre du bas du déshydrateur et remonte étage par étage permettant, avec l’air et la chaleur, de retirer les particules d’eau contenue dans les légumes. En éliminant l’eau des légumes et des fruits, nous concentrons tous les minéraux présents. En revanche, le fait de chauffer les légumes, même à basse température, élimine les principales  vitamines.

Pour maximiser la qualité nutritive de nos repas, nous avons favorisé des recettes à base de légumes.

Nous avons même séché des lardons, des filet de dinde et du gruyère afin d’apporter un peu plus de calories à nos repas et un petit goût sympa en plus.

Pour les féculents, nous avons acheté des vermicelles, de la polenta, de la purée en poudre et du riz à cuisson rapide.

Pour agrémenter le tout, nous avons préparé du bouillon en poudre en laissant mijoter du bouillon plusieurs heures jusqu’à avoir une pâte dense qui, par la suite, a elle aussi été déshydratée.

Tout a ensuite été conservé dans des bocaux jusqu’à la veille du départ, où nous avons fait les mélanges.

Mes recettes "maison"

C’est la partie la plus marrante de la démarche ! Mélanger des féculents, des légumes et l’assaisonnement de façon à obtenir des repas délicieux qui nous réchaufferaient et remonteraient le moral après une journée dans le froid.

-> mes recettes

Au niveau des quantités, nous avions prévu 200gr par personne par repas, mais a posteriori je peux vous dire que c’était beaucoup trop et que 100gr auraient été largement suffisant (sachant que l’on rajoute 500ml d’eau par personne).

Petite astuce : pour une consistance dense et onctueuse, n’hésitez pas à rajouter des flocons de purée, c’est délicieux.

Le conditionnement et la répartition

L’une de nos grosses contraintes est le fait que nous passions plus de 12h sur l’eau chaque jour, avec de fortes probabilités de nous retourner. Bien que nous ayons des sacs étanches, il ne fallait courir aucun risque de gâcher nos repas et de transformer le Baïkal en soupe géante.

Notre but était d’utiliser le moins de plastique possible et nous aurions bien aimé trouver une autre solution, mais malheureusement les sacs plastiques fermant hermétiquement restaient la meilleure solution en terme de poids et d’étanchéité. Pour compenser, nous les avons manipulé avec soin pour les réutiliser plus tard.

Pour nos futures expéditions, nous aimerions bien utiliser des ziplocks en silicone réutilisables, plus lourds mais plus durables, voire des sacs en tissu si l’humidité n’est pas un problème.

Et voici nos plats lyophilisés maison ! Alors, ça vous tente ? Au total, fabriquer ces repas nous aura coûté environ 60€ pour l’équivalent de 25 rations individuelles.

Barres céréales "maison"

Que vous soyez habitués de la pâtisserie ou non, vous serez très certainement tenté de fabriquer vos propres barres de céréales. L’avantage : vous maitrisez leur composition à 100% (vous évitez ce que vous n’aimez pas et pouvez mettre tout ce que vous aimez !), leur taille, et ça parfume très bien la maison pour plusieurs jours.

Pour le petit-déjeuner, nous avons fait des barres aux flocons d’avoine et fruits secs et pour grignoter, des barres plus énergétiques avec du beurre de cacahuète, des noix (de cajou, noisette, de macadamia), du miel…

Pour les recettes, n’hésitez pas à chercher sur internet et à adapter selon ce que vous voulez !

Le bilan

Quelques mois après le voyage, c’est l’heure de réfléchir à cette expérience, est-ce que ça valait le coup de tout préparer soi-même ?

Les –

  • On a quand même acheté des nouilles chinoises. A 0,50€ le repas, ça reste imbattable. Ca permet de varier les repas, mais ce qu’il y a dedans reste un peu obscur. Sauf si vous parlez chinois
  • On avait trop de repas lyophilisés ! N’oubliez pas, 100gr par personne c’est bien assez. La bonne nouvelle c’est qu’ils se conservent très bien
  • L’emballage des barres pose problème. On en avait mis plusieurs dans un seul sac et ça a pas trop tenu, ça a fait une grosse masse de barre. Après, ça ne change rien à leur goût délicieux. Envoyez-nous vos idées si vous savez comment les conserver individuellement sans plastique (et avec peu de poids supplémentaire)
  • Encore difficile d’être 100% zéro déchet car certains aliments ne sont pas disponibles en vrac (purée en flocons, polenta, ramen…). On réfléchit à ce qu’on pourrait changer pour éviter les quelques déchets engendrés (et on prend toute suggestion)
  • Il faut avoir accès à un déshydrateur

Les +

  • C’était bon !
  • C’était pas cher
  • C’était fun à préparer
  • Maitrise complète des ingrédients et de leurs origines
  • Malgré tout, très peu de déchets (Voire la photo des déchets que l’on a ramenés ! Une petite bouteille de vodka achetée sur place, les sacs plastiques qui seront réutilisés et les emballages des ramen qui sont nos seuls vrais déchets.)